La Cour suprême du Canada ordonne l’arrêt des procédures en raison de la violation du droit d’être jugé dans un délai raisonnable

La Cour suprême du Canada ordonne l’arrêt des procédures en raison de la violation du droit d’être jugé dans un délai raisonnable

R. c. Hanan, 2023 CSC 12 / La Cour suprême du Canada écarte les déclarations de culpabilité (homicide involontaire coupable, décharge d’une arme à feu dans l’intention de blesser ainsi que possession sans permis d’une arme à feu à autorisation restreinte chargée) et ordonne l’arrêt des procédures. Le délai net d’environ 35 mois est déraisonnable et contraire à l’al. 11b) de la Charte canadienne.

Le délai excédant le plafond est dû non pas à un manque de temps empêchant les parties et le système de s’adapter, mais plutôt au refus de la Couronne de consentir à la tenue d’un procès devant juge seul, et ce, malgré l’avertissement quant aux conséquences possibles du délai et le fait que l’arrêt Jordan ait été rendu près de deux ans et demi auparavant.

Par ailleurs, lorsqu’un avocat de la défense refuse une date de procès proposée par le tribunal, il n’existe pas de règle absolue suivant laquelle tout délai qui s’écoule, jusqu’à la première date disponible, doit être qualifié de délai imputable à la défense.

Inconstitutionnalité de la peine minimale de quatre ans d’emprisonnement pour avoir déchargé une arme à feu avec insouciance
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Inconstitutionnalité de la peine minimale de quatre ans d’emprisonnement pour avoir déchargé une arme à feu avec insouciance

R. c. Hills, 2023 CSC 2 – La peine minimale obligatoire de quatre ans prévue à l’al. 244.2(3)b) C.cr. pour avoir déchargé une arme à feu avec négligence est exagérément disproportionnée. Elle viole l’art. 12 de la Charte canadienne et n’est pas sauvegardée en vertu de l’article premier. Elle est déclarée inopérante, avec effet immédiat, conformément au par. 52(1) de la Loi constitutionnelle de 1982, et la déclaration s’applique rétroactivement.

Inscription au registre national des délinquants sexuels : la Cour suprême du Canada déclare que l’art. 490.012 C.cr. et le par. 490.013(2.1) C.cr. sont inconstitutionnels 

Inscription au registre national des délinquants sexuels : la Cour suprême du Canada déclare que l’art. 490.012 C.cr. et le par. 490.013(2.1) C.cr. sont inconstitutionnels 

R. c. Ndhlovu, 2022 CSC 38 – Les juges majoritaires de la Cour suprême du Canada sont d’avis que l’art. 490.012 C.cr. et le par. 490.013(2.1) C.cr. violent l’art. 7 de la Charte canadienne et ne peuvent être sauvegardées en vertu de l’article premier. Ces dispositions sont donc déclarées inopérantes en application du par. 52(1) de la Loi constitutionnelle de 1982.La déclaration d’invalidité visant l’art. 490.012 C.cr. est suspendue pour un an et elle s’applique prospectivement. En ce qui concerne le par. 490.013(2.1) C.cr., la déclaration est immédiate et s’applique rétroactivement, c’est-à-dire qu’elle est considérée comme étant invalide depuis son adoption en 2011.

Le devoir d’enquête des policiers à propos d’éléments de preuve pertinents et déterminants

Le devoir d’enquête des policiers à propos d’éléments de preuve pertinents et déterminants

Dulude c. R., 2022 QCCA 1096 – De manière accessoire à l’appel, puisque l’affaire se règle sur une autre question, l’Honorable Martin Vauclair, j.c.a., traite du devoir d’enquête des policiers à propos d’éléments de preuve d’une pertinence évidente et d’une importance déterminante pour la découverte de la vérité.

Inadmissibilité des aveux formulés dans le cadre d’une relation thérapeutique 
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Inadmissibilité des aveux formulés dans le cadre d’une relation thérapeutique 

Chatillon c. R., 2022 QCCA 1072 – Dans le cadre d’une relation thérapeutique entreprise initialement pour traiter un problème de toxicomanie, l’appelant avoue avoir agressé sexuellement une enfant.

La Cour d’appel est d’avis que de tels aveux formulés dans le cadre d’une démarche thérapeutique sont protégés par un privilège en droit criminel. Ils sont déclarés inadmissibles en preuve et l’appelant est acquitté.

Inadmissibilité en preuve d’un aveu de meurtre en raison d’une double violation du droit à l’avocat

Inadmissibilité en preuve d’un aveu de meurtre en raison d’une double violation du droit à l’avocat

R. c. Lafrance, 2022 CSC 32 L’obligation d’informer la personne détenue de son droit à l’assistance d’un avocat [21] La détention s’entend de « la suspension de l’intérêt d’une personne en matière de liberté par suite d’une contrainte physique ou psychologique considérable de la part de l’État ». Dans le feu de l’action, il n’est…

Règles entourant le contre-interrogatoire d’un témoin au sujet de ses déclarations antérieures incompatibles
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Règles entourant le contre-interrogatoire d’un témoin au sujet de ses déclarations antérieures incompatibles

M.D. c. R. 2022 QCCA 915 – La Cour d’appel du Québec infirme le verdict de culpabilité sur le chef d’attouchements sexuels à l’égard d’une personne âgée de moins de 16 ans et ordonne la tenue d’un nouveau procès. Elle est d’avis que le droit de l’appelant à la présentation d’une défense pleine et entière est enfreint ainsi que son droit à un procès juste et équitable puisque la juge du procès lui refuse toute possibilité de préciser ou d’établir la portée de contradictions dans le témoignage du plaignant avec ses déclarations antérieures incompatibles.

Acquittement en matière de stupéfiants en raison de l’illégalité de la détention et des fouilles (par palpation et accessoires à l’arrestation)

Acquittement en matière de stupéfiants en raison de l’illégalité de la détention et des fouilles (par palpation et accessoires à l’arrestation)

Martinbeault c. R., 2022 QCCA 902 – La méconnaissance par les policiers du cadre législatif prévu aux art. 324 et 325 C.p.p. et le fait qu’ils estiment être dans l’obligation d’arrêter une personne visée par un mandat percepteur afin de l’amener au Centre de détention plutôt que de le libérer sur simple engagement de comparaître entraîne l’illégalité de la détention du requérant ainsi que les fouilles par palpation et accessoire à son arrestation.

La Cour d’appel du Québec prononce un verdict d’acquittement sur les chefs de possession de cannabis, de cocaïne et de méthamphétamine dans le but d’en faire le trafic ainsi que sur le chef de possession simple de résine de cannabis.

La Cour d’appel réitère la nécessité d’accueillir avec circonspection la requête en rejet sommaire

La Cour d’appel réitère la nécessité d’accueillir avec circonspection la requête en rejet sommaire

Accurso c. R., 2022 QCCA 752 – La Cour d’appel du Québec rappelle la prudence que doit démontrer le juge d’instance face à une requête en rejet sommaire. Celle-ci doit être accueillie avec circonspection, c’est-à-dire lorsqu’elle ne présente aucune chance de succès à sa face même.
Ainsi, afin de repousser une demande en rejet sommaire, l’accusé n’a pas à établir l’existence d’une violation de ses droits constitutionnels, seulement que sa requête n’est pas manifestement frivole.

Le cumul de périodes d’inadmissibilité à la libération conditionnelle en cas de meurtres multiples prévu à l’art. 745.51 C.cr. est déclaré inconstitutionnel
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Le cumul de périodes d’inadmissibilité à la libération conditionnelle en cas de meurtres multiples prévu à l’art. 745.51 C.cr. est déclaré inconstitutionnel

R. c. Bissonnette, 2022 CSC 23 – La Cour suprême du Canada est d’avis que le cumul de périodes d’inadmissibilité à la libération conditionnelle en cas de meurtres multiples prévu à l’art. 745.51 C. cr. est contraire à l’art. 12 Ch.can. et ne saurait être sauvegardé en vertu de l’article premier. Cette déclaration d’invalidité est assortie d’une prise d’effet immédiate et invalide rétroactivement la disposition à compter de la date de son adoption en 2011.